Nounours où es-tu ?
Il y a quelques années, au début de ce nouveau blog, un ami me conseillait la méthode Couet comme remède à ma permanente prise de tête.
Faire appel au "JEMENFOUTISME" il parait que ça peut aider.
Je dis "il parait" parce que franchement je n'y suis jamais parvenue. Comment peut-on se moquer de ce qui nous prend autant le chou ?! Comment faire sortir de sa tête toutes les questions qui affluent et qui ne trouvent aucune réponse ? Comment faire partir cette satané boule d'angoisse qui vous serre tous les jours ?
Depuis cette période beaucoup d'eaux ont coulé sous les ponts, le temps a passé, mais la situation a-t-elle vraiment changé ?
Les acteurs ne sont plus tout à fait les mêmes, mis à part la vedette principale qui n'est autre que moi , mais la situation, le ressenti, l'émotion, l'angoisse, la peur, l'inquiétude, semblent eux ne pas avoir beaucoup bougé, ou plutôt, avoir réintégré la place qu'était la leur dans le scénario.
Alors aujourd'hui encore dois-je faire appel au fameux "Je m'en fous ! " ?
Dois-je m'en foutre de ne pas pouvoir vivre avec Nounours et d'avoir dû réintégrer mon domicile sans préavis ?
Dois-je m'en foutre de ne le voir qu'une fois à la volée quand il peut s'échapper ?
Dois-je m'en foutre qu'une autre ait pris ma place dans son foyer ? (ok là on va me rétorquer que sa place est légitime, c'est écrit sur le papier ! mais si vous saviez ce que je m'en tape de ce papier ! Peut-on partir pendant plus de 3 ans en emmenant son enfant, laisser son mari à la maison et revenir 3 ans et demi plus tard sans bagage, juste avec perte et fracas, reprendre sa place comme si rien ne s'était passé ?)
Dois-je m'en foutre d'être obligée d'attendre qu'il veuille bien m'appeler, me texter, me voir, me "siffler", sans jamais pouvoir moi-même le faire quand j'en ai envie ? (oh là aussi je vous entends "mais qu'est-ce qui t'empêche de lui envoyer un sms ?" ben rien c'est certain, et croyez moi j'en envoie, le seul hic est que quand on sait qu'il peut se passer plusieurs heures avant que ce dernier ne soit lu et encore quelques heures avant qu'une réponse ne me parvienne, ça laisse comme un grand froid et un grand vide, voire comme une grosse impression d'inutilité dans le coeur)
Dois-je m'en foutre de passer toutes les fêtes de famille sans lui ?
Dois-je m'en foutre de ne plus pouvoir prévoir aucun évènement avec lui ?
Dois-je m'en foutre de devoir programmer mes vacances seule comme si j'étais célibataire ? D'ailleurs à ce propos, comment dois-je me considérer ? En couple ou célibataire ? Parce que si l'on y regarde de plus près, qu'est-ce qui fait que l'on se considère en couple ? Que partage-t-on depuis deux mois (mis à part une angoisse et une pression permanentes, voire une dépression bien engagée) ? Quel est notre degré d'intimité ? de connivence ? de complicité ? Tout ce qui fait que nous pouvons dire que nous formons un couple. Bien sûr nos sentiments sont les mêmes, l'amour est là, mais plus le temps passe et plus l'amertume prend aussi de la place. On ne partage même plus nos soucis, chacun réglant les siens de son côté. Qu'est-ce qui fait qu'on peut se dire encore ensemble ? Que fait-on vraiment ensemble ? Un ciné une fois par mois et encore ? Un déjeuner pris en 45mn une ou deux fois par semaine ? 15 minutes volées sur le quai d'un métro pour échanger les oeufs de Pâques ? Est-ce réellement ça être ensemble ?
Dois-je vraiment me foutre de tout ça ???
Comment peut-on prendre du recul sur tout ça et vivre sereinement et patienter que le temps fasse les choses ? Il va mettre combien de temps justement ce fichu temps pour que les choses soient faites et que je retrouve mon Nounours dans ma vie de tous les jours ? Pour que je retrouve le plaisir de me blottir contre lui et de mettre ma tête contre son épaule pour m'endormir ? Pour que je partage le petit déjeuner avec lui en tête à tête ? Pour que je le retrouve le soir après le boulot, qu'on échange nos impressions de la journée, puis qu'on se détente tous les deux en regardant le même programme ou tout simplement en papotant de la pluie et du beau temps (euh d'ailleurs ça serait bien qu'il vienne lui aussi !). J'ai envie d'être avec lui, de me promener main dans la main, de lui faire le café du matin, de partager ses activités du week-end, de le soigner quand il est malade, de le dorloter, de ne plus le quitter.
Mais quand est-ce qu'on va me le rendre ?
Mouai je suis pas prête de m'en foutre, ça c'est clair :(