Au début je me disais que ça me ferait du bien pendant quelques temps de ne pas y être. A vrai dire cela faisait des mois que je me disais "ah si je pouvais avoir 6 mois de vacances ?!". Bon ok là ce n'était pas des vacances et ce n'était pas non plus pour 6 mois, mais bon ça ne pouvait pas me faire de mal après tout. Enfin pas plus que je m'en étais déjà fait.
Puis est arrivé le moment où je me disais que franchement je serais bien mieux là-bas. Puis j'ai commencé à pleurer parce que ça me manquait, parce que je n'y étais pas, parce que j'en pouvais plus d'être enfermée.
Puis a commencé à s'approcher le moment où il allait être l'heure d'y retourner et là j'ai commencé à pleurer parce que vraiment je me sentais pas d'y retourner. Pire, je ne voullais pas y retourner. D'un certain côté heureusement le médecin a préféré que je joue les prolongations. Ca m'arrangeait bien, même si je me disais qu'il serait plus raisonnable d'y aller.
Mais plus le temps passait, moins je voulais y aller et plus je pleurais.
Et puis lundi dernier a été le jour J, puis l'heure H, celle où je me trouvais là derrière la porte. Là, les larmes aux yeux à fouiller au fond de mon sac pour y trouver les clefs qui ouvriraient cette porte.Je me suis dit, allez tu ne peux pas jouer comme ça les prolongations éternellement alors tu trouves tes clefs et tu ouvres cette porte.
Alors je l'ai ouverte... devant la porte, dans son bureau, Melle "Secrétaire de Direction" attendait (oserais-je dire avec impatience ?) de voir qui ouvrait la porte. "Ah la voilà !!!!" ont été les mots qu'elle a formulés puis "Je vous fais la bise tiens pour la peine" ouvertement contente de me revoir. Puis j'ai entendu le son de sa voix. J'ai dit "Non il n'est pas déjà là ?". Si me fit-elle d'un signe de la tête. Je n'eu pas le temps d'ouvrir la porte de mon bureau ni de poser mes affaires qu'il courut vers moi "Véronique comment allez-vous ?!!!" je lui suggérais tout d'abord de me permettre de poser mes affaires dans mon bureau, que ce serait plus pratique pour le saluer. Puis il me suivit et à peine mes affaires posées me fit une embrassade lui aussi apparemment heureux de me revoir. J'ai été salué la seconde collègue, également par une "embisade" puis Monsieur le boss a proposé qu'on prenne le café. J'eu l'agréable surprise de voir que Melle SdD était passée par la boulangerie faire le plein de viennoiseries pour m'accueillir dans la joie et la bonne humeur. Je l'en remerciais bien sûr, mais tout au fond de moi je me demandais ce que je faisais là.
Puis est venue nous rejoindre au bout de quelques minutes la fameuse "Madame la chef". Là pas d'embrassade ni d'embisade, ni de fausse joie, non une presque réelle inamitié, comme si j'étais partie la veille. Laissons passer cela ne compte pas et buvons le café et profitons des viennoiseries qui étaient délicieuses soit-dit en passant et que j'ai réellement apprécié surtout de la personne de qui ça venait.
Puis parce que la vie reprend son rythme, le boss a demandé qu'on ait immédiatement notre réunion pour la passation des dossiers... pas le temps de dire ouf, pas le temps d'allumer hector me voilà en salle de réunion pour le brieffing.
Une heure est passée, le patron m'a aidé à porter les dossers dans mon bureau, il m'a conseillé de me faire aider des collègues si j'avais besoin de quoi que ce soit pour éviter de me faire trop marcher, et tout à coup je me suis rendue compte que j'allais mieux. Beaucoup mieux. Plus de boule d'angoisse, plus envie de pleurer, j'étais presqu'heureuse d'être là où j'étais, à savoir AU BUREAU !
Ma réaction en retrouvant mon bureau était quand même qu'il y avait un sacré bordel et qu'il fallait vraiment que je fasse le ménage dans tout ça. Mon bureau était tel que je l'avais laissé. Rien n'avait bougé. Hector a fait quelques siennes quand je l'ai allumé. Faut dire qu'après 4 mois de repos il s'est demandé ce qui lui arrivait. Il a dû penser que jamais plus il ne servirait et qu'il avait pu prendre sa retraite bien mérité. Tout en se disant que franchement j'aurais pu le prévenir. Il s'est bien gardé aussi de me montrer sa joie de me revoir et de sentir mes doigts le chatouiller. Il n'a pas manqué de me faire savoir que de l'avoir abandonné pendant 4 mois ça se payer !
Mais je ne lui en veux pas et c'est en douceur que je lui ai redonné le goût de travailler, et que je me suis redonnée à moi aussi le même goût.
A la fin de ma première journée j'étais contente d'être revenue. Je me sentais mieux. Certes fatiguée, même très fatiguée en rentrant le soir, mais j'étais bien. Plus envie de pleurer au moindre mot.
Mardi a pointé son nez... un nez frileux... un temps maussade... et très vite dans la matinée j'ai retrouvé l'ambiance que j'avais si peur de retrouver. Celle qui faisait que je n'avais pas du tout envie de revenir. Celle qui m'a obligée à peine midi sonné de rappeler au patron que NON JE N'iIRAI PAS CHERCHER DANS MON BUREAU UN PAPIER QUE VOUS AVEZ SUR VOTRE BUREAU JUSTE POUR LE PLAISIR QUE VOUS AVEZ A NOUS FAIRE COURIR. Les petits soins de la veille étaient déjà partis en fumée. Ma cheville ? il n'en était plus question. Et vas y qu'il m'appelle pour un problème sur son ordi, et vas y qu'il m'envoie chercher une lettre dans les archives de 2001 à 2004... Sauf que là, la Véro, n'a pas résisté longtemps. La fin de journée est arrivée et je suis rentrée rétamée. Une loque c'est le cas de le dire.
Aujourd'hui on est jeudi... j'ai posé ma journée de demain. De toute façon je suis HS; ma cheville me rappelle à l'ordre à tout bout de champs et mon boss me rappelle à longueur de journée que c'est un ...... tutttt.....
Bilan ? Je me demande si j'ai bien fait d'y retourner. Lundi prochain je passe la visite médicale de reprise de travail, je la passe à la médecine du travail, d'un côté je me dis qu'il ne pourra qu'en conclure que je ne suis pas apte à reprendre le travail au moins à temps complet, mais si d'un autre il veut faire du zèle et me remettre sur le travail illico presto je suis pas dans la mouise moi :S
En tout cas ma cheville elle, on dirait un vrai petit boudin... on dirait presque que j'ai une bouée autour de la cheville mais sous la peau... c'est cool (enfin façon de parler bien sûr)